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Apprendre à surfer dans des tourbillons de vagues

J’ai accepté l’invitation de 6DT d’écrire un blog mensuel afin de vous partager mes expériences actuelles et passées dans le domaine de l’administration.

Au cours des prochains mois, je vous partagerai mes réflexions, dont certaines sont appuyées d’écrits scientifiques ou non scientifiques, lesquels ont été pour moi des coups de cœur.  Le présent billet, et tous les autres qui suivront, n’a pas la prétention d’être la recette miracle pour réussir.  Je souhaite plutôt faire émerger des idées, afin que vous puissiez amorcer votre propre réflexion sur le sujet.  D’ailleurs, c’est ce que j’ai toujours fait.

Pour moi, la vie personnelle et professionnelle est un apprentissage constant, interconnecté.  J’ai toujours été d’avis que nous ne possédons pas le savoir « absolu », même si on nous qualifie d’expert dans un domaine précis, mais je crois que nous possédons plutôt une perception d’une réalité « relative» teintée de nos valeurs, notre posture, nos expériences, nos savoirs.

On apprend de tout ce qui nous entoure. Il suffit d’écouter, d’accepter la rétroaction des autres, même quand cela peut parfois nous surprendre, nous décourager ou nous démotiver, d’en tirer des leçons et d’appliquer ce qui convient à notre situation et, au besoin, adapter certaines idées, certains concepts, certains apprentissages. 

J’ai appris que ce qui a convenu à une situation, même identique ou comparable, peut ne plus l’être par la suite. Il faut comprendre que notre environnement tourbillonne.  Cet environnement est complexe, volatile, incertain et ambigu. Selon moi, nous devons faire preuve de beaucoup d’agilité, de flexibilité et d’adaptabilité pour naviguer dans cet environnement, où le changement n’est plus l’exception, mais bien la norme… le changement est incessant, rapide… J’oserais même jusqu’à remplacer le terme « changement » par « transformation ».  Pourquoi ? Le changement m’apparaît une action déterminée dans le temps, laquelle a une fin, alors que, selon moi, la transformation invite à se mobiliser, à observer, à comprendre, à se réinventer constamment dans la façon d’agir, de prendre des décisions et d’interagir sur les opportunités et les défis qui se présentent. 

Pour faire face aux nouveaux défis et enjeux du 21e siècle, certains gestionnaires ont alors accepté de renouveler leur leadership pour mieux travailler en collégialité avec chacune des parties prenantes de l’entreprise.  Cela permet alors de travailler dans un même but commun et de créer de la valeur pour notre entreprise.  Pour cela, il faut accepter que les membres de nos équipes ne soient plus de simples exécutants de notre vision, mais d’accepter de partager, de recevoir, d’apprendre de ces personnes qui possèdent en eux des connaissances, des compétences et des expériences complémentaires à la nôtre, issues de notre organisation ou celles d’ailleurs. Il est fort probable que ces membres voudront s’engager puisqu’ils se sentiront impliqués et mobilisés dans la réalisation de la vision d’affaires. En arrière des activités quotidiennes dans une organisation, des objectifs stratégiques, des résultats, des chiffres d’affaires, rappelons qu’il y a des personnes.  Comme leader, nous avons une responsabilité de partager, de manière constructive, les buts visés, les enjeux et les défis; de  formuler ceux-ci de manière claire et de s’assurer de leur compréhension par tous; de définir pour chacun des objectifs précis et de faire connaître leur niveau de responsabilités et d’imputabilité; de dialoguer périodiquement sur l’état d’avancement de leurs objectifs et leur rappeler le but visé; de fournir les ressources et les conditions pour appuyer ces personnes; de reconnaître leurs apports au développement de l’organisation et; d’actualiser les apprentissages en vue d’en tirer des leçons soit pour recréer ce qui a bien fonctionner, modifier ce qui l’a été moins ou tout simplement laisser tomber ce qui ne convenait pas.

Je termine ce bloque avec une citation de ma fille qu’elle a lu quelque part: Le bonheur n’est pas une destination, mais une façon de voyager (auteur inconnu). Cette phrase me permet constamment de me rappeler les nombreux efforts déployés par tous pour transformer la société et contribuer au développement socio-économique. Le but atteint est la réussite de notre projet, mais la façon de l’atteindre est tout aussi important, car elle laisse des traces tangibles de notre passage.  

Roxanne Constantineau, M.Sc.

Retraitée du domaine postsecondaire, Ancienne cadre, professionnelle et enseignante en gestion, Propriétaire de LA BOUTIQUE DE NOËL * vintage * rustique * nostalgique Baccalauréat en administration des affaires, Maîtrise en relations industrielles et en ressource humaine, Certificat en gouvernance de sociétés.
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Plan B pour entrepreneurs en convalescence

Nous l’avons déjà observé : une entreprise est en pleine croissance, le fondateur vient de signer un important contrat avec un nouveau client, et, dès la tombée du stress, son corps lui envoie plusieurs signaux de détresse. Visite à la clinique, batterie de tests, et on lui présente un diagnostic qui chamboule tout. Les soins s’annoncent d’une longue durée et l’entrepreneur doit consacrer toute son énergie à sa guérison.

Selon les estimations canadiennes, on prévoit qu’une personne sur deux sera atteinte d’un cancer au cours de sa vie. Cette statistique effroyable nous rappelle que la fragilité humaine peut se manifester à tout moment, sans égard à nos ambitions et à nos projets.

Quoi faire lorsque l’entrepreneur doit s’absenter pour une longue période pour des raisons de santé?

La première chose à faire est de parler à son équipe. Sans nécessairement tout dévoiler, l’entrepreneur devrait informer ses collègues et employés de sa situation et ouvrir l’espace pour que chacun puisse exprimer ses émotions, ses inquiétudes, ses encouragements et ses questions. Il est normal de ne pas avoir toutes les réponses devant tant d’inconnu. On peut cependant partager ses intentions concernant la continuité de l’entreprise et demander la collaboration de tous afin d’établir le plan.

La deuxième chose à faire est de mettre en place le plan de contingence. En avez-vous un? Plusieurs petites entreprises n’ont pas vraiment établi ce plan visant à réagir efficacement et avec un minimum d’impact sur les affaires de l’entreprise en situation d’urgence.

Dans le cas d’un entrepreneur qui doit se retirer subitement de ses fonctions, on doit penser aux différents rôles qu’il joue auprès des employés, des clients et des fournisseurs, et de son influence sur les différentes activités de l’entreprise. Ses activités devront fort probablement être déléguées à plusieurs ressources possédant des compétences respectives. L’externalisation de tâches (qu’on aime aussi appeler « uberisation ») peut être très utile, à la fois parce qu’elle libère les employés qui doivent concentrer leurs efforts sur leurs nouvelles responsabilités et qu’elle permet d’aller chercher des ressources complémentaires possédant l’expertise de l’entrepreneur.

Des procurations doivent être également signées afin de donner l’autorité à certains gestionnaires clés de signer des chèques, d’avoir accès aux comptes bancaires et de gérer documents légaux en son nom.

Ensuite, l’entrepreneur doit aviser ses actionnaires de sa situation et des mesures qui ont été prises afin d’assurer la survie et la croissance de l’entreprise à moyen terme.

Lorsqu’il aura passé les rênes de son entreprise, l’entrepreneur devra accepter que celle-ci avance sans lui. Il ne pourra pas être de toutes les décisions, et certaines erreurs se produiront certainement. Il pourrait toutefois s’assurer d’être consulté sur certains sujets, qui auront été définis dans le plan de contingence.

 Apprendre à lâcher prise est pour certains le travail d’une vie. Mais, souvent, les grandes épreuves apportent avec elles une grande sagesse.